EDITO
On me demande souvent s’il y a un thème pour la programmation…Non, il n’y en a pas.
L’envie est surement de vous proposer un cinéma que l’on aime et de sortir des sentiers battus.
Ce sont nos choix et les discussions qu’ils entrainent : « et pourquoi pas …, il faut absolument programmer ça, oui mais, celui-ci répond à celui là… Ha ? J‘sais pas…» Envie de Stévenin, de Cavalier aussi… de 35mm…De son, de matière, de langages inconnus et de musique aussi.
On s’aperçoit, après les contraintes et les repentis, que c’est l’errance qui semble implicitement se dégager du hasard et de nos choix. Franchir la montagne, découvrir des personnages singuliers, des histoires étranges, brouiller les repères, se perdre pour mieux se retrouver, et puis il y a la rencontre…
Enfin, une intimité se dégage, une poésie simple qui nous charme et nous met d’accord.
Au-delà des impondérables, voilà à peu prés comment ça se passe.
Et puis il y avait ce ciné concert que nous n’avions pas pu faire les années précédentes, la république musicienne de Beauregard semblait le lieu idéal pour réaliser cette expérience, c’est le citoyen Kevin Papillon et ses musiciens qui présenteront la première d’une pièce musicale pour un ciné concert et en 35mm et qui clôturera cette 5ème édition.
Cette année, à Beauregard, nous sommes un peu à la maison, un grand merci à la municipalité pour son accueil et son soutien ainsi qu’à toutes les personnes qui rendent cela possible.
ALAIN CAVALIER, invité de cette 5ème édition
Alain Cavalier était parmi nous pour présenter deux de ses films, La rencontre et Le plein de super, l'occasion d'échanger longuement avec le cinéaste, qui nous fit le plaisir de rester parmi nous tout au long du festival et qui, dorénavant, soutient 7ème CIEL comme un parrain bienveillant.
​BIOGRAPHIE
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Alain Cavalier tourne Le Combat dans l’île (1962) avec Romy Schneider, puis L’Insoumis (1964) avec Alain Delon. Leur contenu politique et leur facture classique le tiennent en marge de la Nouvelle Vague des années 60. Devant leur relatif insuccès, Cavalier opte pour le polar: Mise à sac (1967) puis La Chamade (1968), interprété par Catherine Deneuve et Michel Piccoli. Après huit ans de silence liés au rejet d’un certain genre de cinéma, il retourne à la caméra avec une bande de copains et des moyens plus modestes. Ce sont Le Plein de super et Ce répondeur ne prend pas de message, tournés en 1976, qui closent définitivement une période difficile. Un Etrange Voyage (1980) reçoit le prix Louis-Delluc en 1981. Avec Thérèse (1986), Prix du Jury à Cannes, s’ouvre une nouvelle période artistique qui se poursuit avec Libera Me (1993). Ce film renoue avec les questions politiques des débuts: la résistance à l’oppression, le terrorisme, la torture. Tourné seul et sans équipe, La Rencontre (1996) est l’aboutissement d’une démarche inaugurée par les deux séries de Portraits (1987 and 1990), mais filmé avec une petite caméra DV qui lui permet une légèreté nouvelle. Il mettra cette technique à profit pour Vies (2000), René (2002), et le journal vidéo qu’il tient depuis plus de dix ans, Le Filmeur (2004). Cavalier y apparaît comme commentateur-acteur d’une histoire qu’il vit et reconstruit en même temps. Pater (2011) avec Vincent Lindon est présenté au Festival de Cannes où il est reçu avec une standing ovation.
source: Visions du Réel
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A l'occasion de cette édition, l'équipe de programmation a proposé au musicien et compositeur Kevin Papillon de créer une pièce musicale sur le premier film muet surréaliste de Germaine Dulac.
CINÉ-CONCERT
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LA COQUILLE ET LE CLERGYMAN
Un film de Germaine Dulac
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France / 1927 / 40 min
Avec Alex Allin, Genica Athanasiou, Lucien Bataille.
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« Un clergyman amoureux triomphe de son rival. »
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Création musicale : Kevin Papillon
Musiciens :
Kevin Papillon: guitare, bouzouki, flûte
Thomas Fournié: guitare, bouzouki
Sylvain Calmon: piano, percussions
« Lors de sa première projection publique le 9 février 1928, ce film, d'après un scénario du poète surréaliste Antonin Artaud, fait l'objet d'une âpre et vive polémique pour discréditer Dulac. Si certains y ont vu une déformation du texte d'Artaud, le film peut aussi être relu à la lumière de la conception dulacienne du cinéma comme étude du rythme. » (Tami Williams)